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News & Press

FRANCE INTER | Réalité virtuelle : The Enemy, l’innovation documentaire du reportage de guerre

L’Institut du Monde Arabe accueille les témoignages de guerre présentés en réalité virtuelle.

A quoi servent les images sur la guerre et comment informer aujourd’hui ? Comment raconter la guerre ? Karim Ben Khelifa, reporter photo se pose ces questions tout le temps. Il y a répondu par des publications dans les médias, des expos photos. Il cherchait à aller plus loin, et toucher le public au plus intime. Non par voyeurisme ou goût du sensationnel. Il voudrait juste qu’on se souvienne de la paroles des combattants, ceux qui tuent et sont tués.

Avec France Télévisions Nouvelles Ecritures et Camera Lucida, Emissive, le MIT et l’ONF au Canada, il a donc conçu un dispositif en réalité virtuelle, avec casque et en déambulation. La guerre par ceux qui la font vraiment, plutôt que par ceux qui la pensent ou l’observent.

Ici Karim Ben Khelifa fait le choix d’une relation directe, personnelle, quasi intime entre le visiteur et les témoins de son reportage. Le public est donc amener à s’informer différemment.

L’expérience
L’expérience est troublante. On est au contact de soldats, miliciens et autres hommes armés au quatre coins de la planète.

Pour autant vous n’entendrez pas les balles siffler à vos oreilles. Les hommes se matérialisent face à vous, debout, reconstitués en 3D, et ils s’expriment très posément.

Le visiteur de ce dispositif qui s’étend sur 300 mètres carré, déambule et change de pièce pour chaque conflit évoqué : Israël-Palestine, Congo, Salvador.

Les soldats s’adressent à lui directement, le suivent du regard, il ne peut échapper à leur discours qu’en s’éloignant. Chaque visiteur vit une expérience différente, et en fonction de ses réactions durant le parcours, la conclusion varie. C’est un face à face, entre les combattants, et un face à face entre vous et eux. Ça dure 50 minutes, et les gens restent captifs… comme au cinéma.

Un journalisme engagé pour la paix ?
The Enemy propose une représentation de la guerre qui montre l’humain derrière le tueur, l’enfant derrière le milicien.

Karim Ben Khelifa défend ici l’idée d’un journalisme qui touchera son public plus sûrement que des images trash diffusées à la télé ou sur le net. Il cherche la paix plus que les raisons de la guerre.

Son dispositif interroge la pratique journalistique que les producteurs qualifient d’ « oeuvre d’innovation documentaire et humaniste ». On verra au fil du temps si d’autres producteurs se lancent dans ce type de diffusion, et si le public adopte cette forme d’information.

Après l’Institut du Monde Arabe The Enemy sera montré au Canada mais aussi en Israël. Karim Ben Khelifa espère le montrer au Congo, ou au Salvador, les pays dont sont originaires ces témoins.