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Claude Monet - L'obsession des nymphéas

FRANCE INTER | Découvrez l’atelier de Monet à Giverny comme vous ne l’avez jamais vu !

L’atelier de Monet à Giverny dans lequel il a peint les Nymphéas est actuellement transformé en boutique de souvenirs. Une expérience de réalité virtuelle permet d’entrer dans cet espace au moment où Monet y peignait. « Claude Monet – L’Obsession des Nymphéas » transporte le visiteur au coeur des touches de peinture de l’artiste.

L’Orangerie sert d’écrin aux grands panneaux des Nymphéas depuis 1927, puisqu’ils ont été offerts à la France par Claude Monet au lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918, un moyen pour lui de prendre part à la Victoire. Le cycle des Nymphéas comprend près de 250 tableaux, réalisés sur le motif pendant près de 30 ans par le peintre dans son jardin normand.

A l’occasion du centenaire de la fin de la Grande Guerre, le musée de l’Orangerie propose une exposition « focus » sur la longue amitié entre Monet (1840-1926) et Georges Clemenceau (1841-1929). L’homme politique, intermédiaire de cette donation à l’État, a ensuite encouragé le peintre à achever les Nymphéas en dépit de ses problèmes de vue.

A côté des grandes salles ovales qui accueillent les Nymphéas, le visiteur peut chausser un casque de réalité virtuelle et plonger dans les tableaux. Plonger est le terme juste (pour une fois) puisque le visiteur voit les salles ovales se remplir d’eau, et il a l’illusion de se retrouver dans un bassin tel un nénuphar offert à la vue de Monet dont il perçoit la voix.

Bientôt le visiteur sera carrément au cœur des touches de peinture, entre une tâche rose, un ovale vert, ou une traînée de violet.

Claude Monet - l'obsession des nymphéasQuand vous sortez pour peindre, essayez d’oublier quels objets vous avez devant vous, un arbre, une maison, un champ ou quoi que ce soit. Pensez seulement ceci : voici un petit carré bleu, de rose, un ovale vert, une raie jaune, et peignez-les exactement comme ils vous apparaissent, couleurs et formes exactes, jusqu’à ce qu’ils vous donnent votre impression naïve de la scène qui se trouve devant vous.

Voilà les conseils de Monet lui-même et qui permet de comprendre que les Nymphéas ne sont pas une peinture de paysage, la représentation de son jardin à Giverny, même si c’est bien cela qu’il avait sous les yeux.

L’expérience en réalité virtuelle permet de se retrouver ensuite dans l’atelier de Monet à Giverny. Dans ce lieu assez vaste, baigné de lumière grâce à une verrière, il avait installé ces grands panneaux décoratifs que Clémenceau l’encourageait à achever malgré une cataracte qui l’handicapait sévèrement. Aujourd’hui cet espace abrite la boutique de souvenirs. Dans l’expérience VR on le retrouve tel qu’il était à la fin de la réalisation des panneaux. Monet ne souhaitait pas que les panneaux quittent ce lieu de son vivant.

Pour Cécile Debray, directrice de l’Orangerie, « Ma réaction a été d’éviter à tout prix d’être dans le fac similé ou l’illusionnisme. Les Nymphéas, c’est un acte de peinture, un support de pigment, la caméra devait explorer cette dimension picturale ; ça a été la contrainte que nous avons posée. Par ailleurs, il faut que cela reste informatif, d’où le fait de donner à entendre la voix de Monet. Ce sont ses lettres qui sont lues. Il y a donc des éléments contextuels distillés dans cette promenade. La dernière chose c’est de convoquer une réalité comme le jardin de Giverny et l’atelier dont il ne reste que des photos, c’est l’aspect séduisant de l’outil. La VR peut combler ce besoin que nous avons de retrouver ce genre de lieux de mémoire ».

Consciente que les musées ne peuvent pas se laisser distancer dans l’utilisation d’une technologie comme la réalité virtuelle, Cécile Debray estime que « nous devons être les prescripteurs des contenus pour ces usages. Cette technologie n’est qu’un moyen, ce n’est pas un el dorado absolu mais comme toute technique elle permet des choses, un accès plus précis, plus sophistiqué par rapport à des images d’archives par exemple. Le public est friand de ce genre de document, et l’image a des pouvoirs didactiques très importants ».

Je n’imagine pas des Nymphéas bis au Japon

Le Muséum national d’Histoire naturelle à Paris s’est doté d’une salle permanente de réalité virtuelle. A l’occasion de sa rétrospective récente sur Modigliani, la Tate Modern à Londres a embarqué le public coiffé d’un casque de réalité virtuelle dans une visite détaillée de l’atelier parisien du peintre en 1919. L’Institut du Monde Arabe à Paris présente actuellement un voyage virtuel de Palmyre à Mossoul, à découvrir sur écrans géants mais aussi avec des casques. Pour autant, Cécile Debray prône la « vigilance » face à cette nouvelle technologie. « La limite c’est de ne pas faire des répliques ou des reconstitutions d’œuvres d’art existantes, à part les cas de force majeure comme Lascaux. Je n’imagine pas des Nymphéas bis au Japon. C’est le risque, ou une des possibilités d’extension de ces modélisations, mais une photo ne remplacera jamais l’original. »

L’expérience Claude Monet, ou l’obsession des Nymphéas est une coproduction de la société Lucid Realities, de la chaîne Arte France et du musée d’Orsay (dont l’Orangerie dépend). Le film 360° est accessible sur l’appli ARTE 360 ( et l’expérience VR disponible sur Vive Port et autres stores spécialisés).

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